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Notre civilisation va de plus en plus mal. Depuis plus de quarante ans, les crises successives et les décisions politiques ont progressivement diminué notre capacité à agir. Imaginer un redressement de cette évolution est une utopie.

Un jour, une décision humaine, parfaitement inconsciente, déclenchera un incident, comme cela s'est produit en 2008, qui portera le coup de grâce à cette civilisation. Contrairement aux autres fois, elle ne se relèvera pas.

Cette civilisation va donc nous laisser sur le carreau, elle va nous abandonner.

Il est donc impératif de prendre notre destin en main et de construire une alternative, un moyen de remplacer tout ce que cette civilisation défaillante nous apportait et qui est essentiel à notre survie.

C'est l'objectif des Fermes de la Vie.

Nous allons traverser trois périodes successives :

  • La période actuelle : marquée par une civilisation en déclin, avec des ruptures d'approvisionnement de plus en plus fréquentes, des décisions prises par des groupes financiers qui se soucient peu ou pas des humains, et des actions qui ressemblent plus à celles du grand banditisme qu'à celles de véritables structures sociales. Pour se préparer, il nous faudra au moins six années de travail intensif et d'investissements considérables afin de mettre en place une solution viable. Mais il n'est pas du tout certain que nous disposions de tout ce temps.
  • La période de l'effondrement : cette phase ne durera probablement pas plus de quelques mois, trois ou quatre tout au plus, mais elle sera marquée par une violence extrême qui se déchaînera sur les populations. Ce sera une période d'intense chaos et de souffrance.
  • La période post-effondrement : à ce moment-là, nous serons seuls. Nos familles, nos amis, nos voisins auront disparu, laissant derrière eux un vide immense. Mais nous aurons notre bouée de sauvetage : les cinq cents fermiers qui auront choisi de partager cette aventure avec nous. Ensemble, nous devrons construire une nouvelle réalité, un espace de solidarité et de résilience.

Ce projet implique des changements fondamentaux :

  • L'évolution des individus : il faudra abandonner l'individualisme exacerbé qui caractérise notre société actuelle et le remplacer par une bienveillance déterminée, tournée vers les autres. Cela signifie faire de l'entraide une valeur cardinale et une pratique quotidienne.
  • La construction d'un village adapté : nous devrons bâtir une communauté capable de faire face aux défis climatiques à venir, un village conçu pour résister aux vents, aux températures extrêmes, et pour favoriser une entraide constante entre les familles. Ce village ne sera pas seulement un lieu physique, mais aussi un symbole de notre capacité à surmonter les défis ensemble.

Il faut bien comprendre qu'au moment précis de l'effondrement, tout ce qui constitue la "fortune" des habitants — les billets, les biens mobiliers et immobiliers, les lingots d'or — perdra toute valeur. Ils ne vaudront pas même un simple sandwich. Il est donc judicieux, tout en gardant un pied dans cette civilisation, d'investir dès maintenant dans un projet qui est conçu pour durer, même après les bouleversements dramatiques qui s'annoncent.

Cette évolution, aussi difficile et exigeante soit-elle, se justifie par la valeur de la vie, par la nécessité de protéger ceux que vous aimez et qui vous accompagnent. Il s'agit de ne pas subir les événements, mais de les anticiper, de construire des solutions pour vivre au-delà du chaos.

Le projet des Fermes de la Vie est ouvert à tous, sans distinction de richesse, de culture, de religion, de couleur de peau, ou même de statut légal. Ce projet repose sur l'humain, sur la capacité de chacun à s'engager et à apporter sa pierre à l'édifice d'une société nouvelle et résiliente.

Il n'y a pas de promesse facile ici, ni de solution miracle. Il y a un défi immense, mais aussi la possibilité de vivre une vie authentique, ancrée dans des valeurs humaines essentielles. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir qui ne dépend pas des structures obsolètes de notre civilisation actuelle, mais qui repose sur la solidarité, le courage, et la détermination de vivre, coûte que coûte.

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