La sécurité
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Il faut s'entraider ou s'entretuer (Yves Cochet).
Une communauté qui permet de vivre de façon fiable et sereine, se compose idéalement de 300 personnes. Cependant, ces 300 adultes vont vieillir et, avec le temps, ne pourront plus accomplir les tâches nécessaires. Pour qu'ils continuent à vivre de manière agréable, il est essentiel que d'autres adultes prennent le relais.
Pour cela, ce groupe initial de 300 personnes doit avoir des enfants, les éduquer, leur fournir des soins de santé, et les accompagner dans leur croissance jusqu'à ce qu'ils puissent à leur tour assurer la production des biens et services nécessaires à la communauté.
La vie sera difficile pendant et après le grand chambardement. Tout un environnement technique et humain disparaîtra, et la stabilité psychologique des individus pourrait être mise à rude épreuve. La présence des aînés dans le groupe est primordiale : elle constitue un soutien moral important pour les adultes, qui doivent, malgré les difficultés, continuer à travailler et à faire vivre la société.
Cela nous conduit à une communauté d'environ 500 personnes. Cette taille constitue un équilibre optimal, et tout éloignement de cet équilibre peut rapidement entraîner des déséquilibres potentiellement très pénalisants. Bien sûr, il existe une certaine marge d'élasticité, mais ce sont les adultes producteurs de biens et de services qui devront absorber ces fluctuations.
La sécurité pose différents problèmes à différentes époques.
Pendant la phase 1, tant que cette civilisation existe, la sécurité physique des biens et des personnes n'est pas très différente de celle de nos maisons et appartements.
Il faudra être attentif cependant à une chose nouvelle qu'est l'action de l'actuelle civilisation qui ne supportera que difficilement des gens qui, tout en continuant à la servir, prenne la liberté de ne plus dépendre d'elle.
Il y a suffisemment de gens intelligent dans l'administration pour comprendre que les Fermes de la vie ne présentent aucun danger pour elle, au contraire.
Mais il est des activistes de bas niveau qui ont la carte officiel et les pouvoirs qui vont avec et qui flingue tout ce qui n'est pas dans le stricte cadre du dogme de la société, ou ce qu'ils en comprennent.
De nombreux soubresauts plus ou moins violents, vont apparaître périodiquement, puis la société retrouvera un ordre apparent telles que les manifestations des "gilets jaunes".
Pendant ces périodes, il faudra évaluer la situation car cela peut très bien se prolonger par un effondrement définitif.
Ces évènements sont certainement troublant mais ils constituent un exercice pour l'action complexe de rassembler tout le monde dans un endroit prévu à l'avance et mettre en oeuvre les stratégies étudiées avant pour la mise en sécurité de tous les éléments essentiels de la Ferme : les humains y compris les personnes agées, les animaux et particulièrement les chevaux, et les accès à la Ferme.
Pendant la période du grand chambardement.
Ce qui a commencé comme une désagréable manifestation de la colère d'un groupe lézé par l'évolution de la vie, se transforme, au hasard de comportements irrationnels mais bien compréhensibles, en une dégringolade dans l'abime. L'électricité disparait, avec elle, l'approvisionnement en eau, et les conséquences sur l'approvisionnement en nourriture nous plonge la tête dans notre destin.
A ce moment là, notre monde, celui qui nous entoure et dont nous dépendons, divise la population en deux catégories, l'une qui cherche à manger, puis qui va chercher des armes et qui pourra en trouver, puis qui va razier tout ce qu'il est possible de trouver, l'autre qui a tout ce qu'il faut à portée de main mais qui doit se défendre car elle est la convoitise ultime.
Ces personnes qui ne se sont pas préparées à temps vont manger mal, boire mal, être stressée, dormir mal et ne pourront pas être soignées. Leur avenir est forcément compromis et nous estimons que, dans de telles conditions, il est difficile d'avoir une durée de vie supérieure à quelques mois.
Il faut aussi comptabiliser toutes les personnes qui prennent des médicaments nécessaires à leur survie et qui ne pourront plus suivre leur traitement. C'est malheureusement une part importante de la population.
Au bour de quelques mois, plus personnes n'est capable de supplier qu'on leur donne à manger et la sécurité de la Ferme est enfin presque assurée.
La sécurité est un travail complexe qui demande une fermeté sans faille et une intelligence bienveillante. Il n'est pas possible d'exprimer publiquement les méthodes, les moyens qui pourront être mis en oeuvre.
La nouvelle civilisation commence.
La sécurité est enfin une préoccupation qui s'éteint peu à peu.
Par contre, maintenant, il faut se préoccuper de la sécurité intérieure.
Dans une Ferme, personne ne pourra passer sa vie dans un lit à ressasser son désespoir. Il faudra aller, joyeux et déterminer au travail.
Les animaux ont besoins de prendre leur marque dans la nature qui leur est de nouveau libre d'explorer.
Ce désespoir est le contrecoup de la tension qui a régnié depuis des mois, la prise de conscience que tout un environnement humain et matériel a définitivement disparu, Et que rien ne sera comme avant.
Même un excellent clown aura bien du mal, au début au moins, à dérider la plupart des personnes qui sont en deuil de leur famille, de leur amis, de leurs petites béquilles.
Maintenant, le monde se résume aux habitants de ce village.
Là les qualités humaines vont jouer un rôle essentiel.
Mais c'est surtout la préparation à cette réalité qui va être essentielle. C'est pourquoi, dès le tout début de la création d'une Ferme, il faut analyser ces évènement futurs et leurs impact, acquérir une conscience claire de ce qui va arriver et s'entrainer à se maîtriser et à aider les autres à être clair et vivant debout à ce moment là.