Le recrutement
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L'initiateur
Au départ, il y a une personne, homme ou femme, âgée de 14 à 87 ans ou plus, qui décide de lancer une Ferme.
Elle ne construira pas la Ferme toute seule, elle n'y participera peut-être que modestement, en fonction de ses propres capacités, mais elle accomplira quelque chose d'essentiel. Elle sera le père ou la mère de quelque chose de vivant, d'essentiel à l'accomplissement et à la poursuite de la vie.
Ce que cet initiateur doit réussir, c'est recruter quelques personnes pour s'engager dans cette aventure, qui peut sembler un peu loufoque, mais qu'il faut mettre en balance avec la disparition de la vie. Si vous mourez, le monde, l'univers, la matière, la vie et tous ses sentiments n'existent plus, n'ont jamais existé, et n'existeront plus jamais.
Cet initiateur, qui représente la vie, devrait être salué avec toute la déférence que l'on doit à ceux qui donnent la vie. Une statue devrait lui être érigée à l'entrée de la Ferme.
Ce n'est pas dans l'esprit des Fermes, qui prônent l'absence de distinction entre les fermiers, même s'il existe une différence incontournable : chaque fermier est unique et se caractérise par sa capacité à savoir.
Savoir aimer, savoir créer une fenêtre en menuiserie, savoir planter un arbre, savoir donner de la joie...
Nous n'avons que ces arguments pour inviter des personnes à nous rejoindre. Cela peut sembler bien mince à certaines personnes, qui voudraient recevoir de l'argent, du pouvoir, ou au moins la possibilité d'en gagner ou d'en voler.
Mais pour les décennies à venir, et peut-être bien plus, cela n'existera plus. Ce que nous pourrons gagner, ce sont des victoires contre le climat, contre les tempêtes, contre les épidémies, contre la faim, contre la soif...
Et il ne faut pas croire qu'un général pourra, sur son cheval, sabre à la main, gagner de telles batailles.
Et cela devrait apporter sagesse à tous les humains qui auront su se débarrasser des oripeaux imposés et acceptés par notre civilisation.
Le recrutement, en lui-même, se fera sous l'influence de plusieurs facteurs : la capacité des personnes déjà présentes dans la Ferme à être persuasives, les événements qui se produisent et se produiront de plus en plus fréquemment dans notre civilisation, la pression du climat, la pénurie du pétrole et des matières premières, le risque de guerre, l'avidité d'argent et de pouvoir de certains puissants, entraînant de plus en plus de personnes qui se croyaient installées pour l'éternité dans la vie.
Le fait que la Ferme grandisse et le fasse savoir fera réfléchir de nombreuses personnes. Peut-être aussi le fait que les différentes personnes et structures admettent qu'il faut trouver une solution commune. Solaris de Frédéric VIDAL et Yves COCHET avec ses villages, mais aussi tous les spécialistes de la collapsologie devraient se réunir et accepter une solution commune. Les Fermes de la vie représentées par Didier LAINARD tendent la main et offrent leur collaboration à toutes les structures honnêtes.
Il arrivera un moment où les candidats à embarquer dans ce nouveau monde feront la queue.
Il faut simplement espérer que cette situation ne tarde pas trop, car il faut six années pour qu'une Ferme soit complètement opérationnelle et, en réalité, quatre années pour qu'elle remplisse sa fonction essentielle : faire vivre les fermiers.
Et nous ne sommes pas du tout certains d'avoir tout ce temps.
Il est important de comprendre que cette période de construction de la Ferme sert aussi, et nous pourrions même dire surtout, à adapter l'humain à son nouvel environnement.
Nous ne savons pas, et il est difficile de l'imaginer, comment une Ferme créée juste avant le grand chambardement, et a fortiori celles créées pendant et après l'effondrement, pourront fonctionner.
C'est ce que nous proposons pour alléger la pression sur les Fermes déjà opérationnelles, mais il faut comprendre qu'apporter avec soi les motivations, les ambitions et les contraintes de la civilisation actuelle dans une Ferme, où il ne peut y avoir ni chef, ni argent, et où il faut constamment penser à aider les autres en premier, qu'il s'agisse d'un cheval ou d'un humain, est une tâche ardue.
Le recrutement est donc l'une des premières difficultés qu'il faudra surmonter, tout en sachant qu'il est vain d'essayer de démontrer la justesse de notre projet. Bien peu de personnes seront capables ou désireuses d'y participer.
Cette solution est trop éloignée des standards humains actuels, et il faut des qualités d'intelligence, d'opiniatreté et de perception que bien peu de personnes possèdent.