Le confort de la Ferme

Cette page vient de : Une communauté.

.

La notion de confort est souvent étrange.

L'humain est plein de contradictions. Il est étrange de voir les habitants d'un pays riche se bourrer d'anxiolytiques et de somnifères, tandis que dans un pays pauvre, on voit les habitants danser, chanter et rire aux éclats.

Le confort est donc certainement le résultat d'une volonté. Bien sûr, il existe des événements qui nous entraînent vers une grande détresse. Mais rapidement, il faut revenir aux bases de la vie.

Le confort dans la Ferme sera d'abord le fruit de la sérénité.

Cette sérénité n'arrivera pas toute seule. Il faudra faire beaucoup d'efforts pour l'installer au cœur du village.

Elle sera le résultat de conditions pratiques mises en place et d'une relation aux autres apaisée et joyeuse.

Et cela n'est pas naturel. Il faudra se forcer un peu, au moins.

Le confort, une fois les grandes exigences de la vie assurées, repose sur de petits détails auxquels il faut être très attentif.

Ces détails sont l'amitié, la tendresse, le sourire et le rire.

Jongler avec le ballon en riant alors que l'enfant a fait une mauvaise passe, passer la main sur celle du vieillard ou sur sa joue, rire avec lui, masser le dos et les jambes de l'adulte en pleine force de l'âge qui vient de travailler toute la journée dans la forêt, l'aider à s'installer dans un bain chaud...

Et il faut faire presque pareil pour le cheval, sans hésiter à lui parler et à lui donner le morceau de pomme qu'il adore.

Le confort sera le résultat d'un combat permanent pour améliorer l'environnement, pour demander aux arbres de grandir vite, aux framboisiers qui sont sur le toit de notre maison de produire plein de fruits savoureux, aux poules de pondre des œufs goûteux, et aux légumes de retrouver rapidement le goût d'avant la culture industrielle.

Et enfin, le confort supposera que l'on défende, bec et ongles, la paix.

Pour les humains d'aujourd'hui, il serait naturel de chercher à dominer l'autre Ferme, pour des tas de raisons inavouables. L'histoire nous montre que c'est ce que nous avons fait tout le temps. Si cela change, ce sera le fruit du travail de chaque individu sur lui-même.

Il y a toujours des gens capables de prendre un sabre ou un long couteau et de foncer à cheval sur la Ferme étrangère et insolente qui sera prise par surprise. Et il y a toujours des petits soldats qui croient que la gloire est au bout de leur lance.

La paix, c'est le confort le plus fort et le plus intime.